Par Jeff Jeffrey, Chroniqueur boxe – TVA Sports

Alors que les amateurs de boxe et acteurs de cette industrie sont encore sous le choc de la décision du 8 juillet de la santé publique de ne pas autoriser la reprise des sports de combats avant la mise en place d’un vaccin, un mouvement d’opposition a fait une levée de bouclier sur les réseaux sociaux mené par Marie-Pier Houle, boxeuse professionnelle et thérapeute en réadaptation physique.

”Je ne pouvais pas rester à rien faire. Si ça passe, ma carrière et celles de plusieurs seront terminées. Nous allons commencer par écrire à la santé publique une lettre qui explique notre réalité et l’importance de l’industrie du combat. C’est un milieu enrichissant et aussi une communauté. Beaucoup de jeunes qui luttent contre l’intimidation, l’anxiété et j’en passe ont besoin de cette discipline. La boxe m’a tellement apporté au niveau confiance en soi.”

Aujourd’hui, cet esprit de communauté s’organise afin d’avoir une voix au gouvernement, car la boxe est plus qu’un sport de combat souvent perçu comme une vocation individuelle. Beaucoup de gens et entreprises y dépendent. le mouvement prend de l’ampleur et regroupe boxeurs, entraîneurs et hommes et femmes de coins, arbitres, promoteurs, des bars sportifs comme le Coin du Métro, des publicistes, nutritionnistes et plusieurs autres combattants et fans.

Le 11 mars dernier, la santé publique sévissait tout d’abord contre la boxe au nom de la sécurité de tous. Le tout était justifié par la COVID-19 et tous comprenaient. Cependant, à ce moment même, c’est l’incompréhension qui règne, car le monde du combat au Québec est le seul domaine où l’on demande un vaccin pour sa reprise. Donc, il est légitime de se demander si le Docteur Arruda tente de faire du mal à ce domaine au nom du coronavirus, mais aussi de la médecine qui ne recommande pas la boxe cause de commotions cérébrales, par exemple.

” Je me promène dans de nombreux gyms à cause de mon métier et je constate plus de commotions chez les joueurs de soccer que la boxe. C’est un sport où tu n’es pas habitué de recevoir des coups à la tête, par un coup de coude ou un ballon, surtout quand tu ne le vois pas venir.

À la boxe, on sait qu’on va recevoir des coups, on en est conscient. Notre musculature travaille pour stabiliser notre tête. La commotion est que le cerveau va frapper dans la boite crânienne. Nous nous y sommes préparé avec l’entraînement de limiter le danger. La boxe va au-delà de sortir de notre colère, j’ai besoin de me prouver que je suis capable de me surpasser en montant dans un ring. Ça prend du courage. Je ne serais pas la personne qui je suis aujourd’hui sans cela. ”

Marie-Pier en rajoute :

” Pour revenir à la position de Québec. Rien n’appuie une telle décision en ce qui concerne la boxe. Si tous les athlètes qui participent à un gala sont testés négatifs, le risque est nul. J’ai l’impression que ça va au-delà du COVID. On veut tasser les sports de combat depuis tellement d’années que c’est une occasion pour le gouvernement de le faire. Je suis déterminée à défendre mon sport. ”

Vendredi passée, dans une entrevue que m’accordait Éric Lucas, l’ancien champion de la WBC des Super moyens affirmait que le santé publique devrait accorder au moins une chance à la boxe.

” On ouvre les bars et les plages et plusieurs cas ont été décelés par la suite. On n’a pas fermé ces domaines pour autant. On a sévit, mais ils demeurent ouverts. On voit au Nevada que ça fonctionne et que c’est sécuritaire. Alors on mérite une chance de prouver qu’on peut aussi faire les choses en sécurité. “

Marie-Pier Houle débuta sa carrière professionelle le 8 juin 2019. Charismatique et persévérante, on

Éric Lucas a passé chez les professionnels le 17 décembre 1991. Il remporte le titre de la WBC des super moyens le 7 juillet 2001 pour effectuer son dernier combat le 28 mai 2010. Il représente toujours avec fierté et classe le peuple québécois.