Les 10 plus grands boxeurs de l’histoire du Québec

July 6, 2020 Blog, boxe, Chroniques

Par Jeff Jeffrey

Jean Pascal

Chroniqueur boxe, TVA Sports

Ce n’est pas un exercice simple ou qui serait unanime. Cela relève du domaine de l’impossible. Cependant, je pense que les éléments rassemblés ici se rapprocheront d’un consensus. Afin de déterminer mes 10 plus grands boxeurs de l’histoire du Québec, 3 critères ont été nécessaires: les accomplissements du pugiliste dans le ring, la force de son lien avec le peuple et sa contribution à l’épanouissement de la boxe d’ici.

1- Jean Pascal

Ancien champion de la WBC des mi-lourds et actuel champion ”Régulier” de la WBA, Jean Pascal a su plus difficilement que prévu à réunir les 3 critères ci-dessus évoluant en parallèle de l’énorme popularité de notre gentleman boxeur, Lucian Bute. Toutefois, la défiance de Pascal lui rapporta au final. Fort de sa réputation d’éviter personne, il a affronté les meilleurs au monde tels que Carl Froch, Bernard Hopkins, Badou Jack, Marcus Browne, Sergey Kovalev, Chad Dawson, Dmitry Bivol. Bien qu’il n’ait pas gagné à chaque fois, il est allé à la guerre dans chacun de ses combats. Plus important encore, Jean a amené les réseaux Showtime et HBO au Québec et permis à d’autres athlètes de chez nous de bénéficier d’une vitrine internationale. C’est peu dire, Pascal est maintenant une rockstar pour le Québec.

2- Éric Lucas

Considéré à l’époque moins talentueux et charismatique que son frère d’arme, Stéphane Ouellet, Lucas représente la persévérance même dans une histoire qui s’apparente à celle de Rocky. Souvent négligé selon les experts, ses vaillants efforts contre certains des meilleurs du moment, Fabrice Tiozzo et Roy Jones Jr lui ont apporté le respect de la communauté boxe d’ici et d’ailleurs. Surmontant une difficulté après l’autre, le peuple québécois s’identifiait dans son humilité et acharnement au travail. Lucas à littéralement popularisé la boxe avec Stéphane Ouellet et permis à une nouvelle génération de boxeurs de regarder leur avenir avec optimisme quand Lucas devint enfin champion de la WBC des super moyens avec une foudroyante droite à l’endroit de Glenn Catley le 10 juillet 2001.

3- Stéphane Ouellet

Le Poête de Jonquière n’a jamais été confortable de l’adulation que les gens lui prêtait, un peu comme Maurice Richard. Pourtant sa grande modestie et son talent naturel pour la boxe, notamment son excellent jab naturel lui ont valu d’être fastueusement remarqué par le peuple de la belle province. Sa trilogie avec Davey Hilton Jr a sorti la boxe de l’ombre pour la propulser dans la popularité qu’on connaît aujourd’hui. Aurait-t’il été champion du monde? Sans le moindre doute, s’il était demeuré sobre et sérieux.

4- Arturo Gatti

Le courage personnifié. Arturo Gatti pouvait revenir de l’arrière quand la bataille semblait perdue. Il a bâti sa réputation de cette façon et a remporté deux titres majeurs durant son excitante carrière. 4 fois gagnant du combat de l’année, il a malheureusement pour le Québec accompli son parcours en sol américain, car il y avait peu de place pour la boxe ici au début des années 90. Gatti n’avait pas besoin d’un titre ou même de gagner pour être populaire, parce qu’il était prêt à chaque fois à risquer sa vie dans une série de duels légendaires contre Ivan Robinson, Angel Manfredy, Joey Gamache, Tracy Harris Patterson, Gianluca Branco et la trilogie la plus enlevante de l’histoire du noble art contre Irish Micky Ward.

5- Artur Beterbiev

Premier champion unifié de l’histoire du Québec, Marc Ramsay a hérité et poli un véritable joyau quand il commença a entraîner le champion amateur 2009. Tel un titan échappé du tartare, le rocket tchétchène semble tout simplement invincible puisqu’il détruit tout sur son passage avec une brutalité méthodique, dû à sa patience. Il débuta le début de son exil en 2017 pour se battre exclusivement aux États-Unis. Son lien avec le peuple québécois n’est pas aussi vivace que ceux de Jean Pascal, Lucian Bute, Éric Lucas dû à la barrière linguistique. Mais il lui reste du temps et je suis certain que l’exemple de son ami George St-Pierre lui sera profitable en cette matière. Il doit se battre plus souvent ici, si la situation le permet. Cela contribuera à agrandir sa popularité au-delà des puristes de la province.

6- Adonis Stevenson

Dôté d’une terrifiante force de frappe, Adonis ”Superman”Stevenson est le seul boxeur du Québec a avoir remporté la distinction de boxeur de l’année en 2013 par le prestigieux Ring Magazine. Avec une victoire en 76 secondes contre Chad Dawson et des dominations sur Tavoris Cloud et Tony Bellew, il était en route pour remporter la première position, sans oublier qu’il fut entraîné par le légendaire Emanuel Steward du fameux Kronk Gym de Détroit. Mais la révélation de son passé, son association avec Al Haymon qui a mené à l’évitement de Sergey Kovalev, Jean Pascal et Eleider Alvarez son aspirant obligatoire de plus de deux ans ont pâli son étoile. Une séquence d’adversaires douteux par le suite n’ont certainement pas aidé à rétablir sa réputation. Il aurait pu accomplir beaucoup plus.

7- Lou Brouillard

Impossible d’ignorer les accomplissements de Lou Brouillard de Saint-Eugène, Québec. Bien qu’il ait accompli la grande majorité chez nos voisins du sud, Brouillard fut 2 fois champions, soit 1931 et 1933 dans 2 catégories de poids à une époque qu’il y en avait seulement 8. Brouillard a disputé 133 combats en 12 ans avec une fiche de 100 victoires, 31 défaites, 2 verdicts nuls et il fut arrêté uniquement une fois. Un gladiateur avec une mâchoire d’acier.

8- Matthew Hilton

Matthew a été selon moi le meilleur boxeur des Fighting Hilton. Rapide, puissant et précis, il détient également 19 championnats canadiens chez les amateurs avec 106 victoires et aucune défaite. Promis à une belle carrière chez les professionnels, il est devenu champion de l’IBF des 154 livres avec une victoire sur Buster Drayton et en chemin des triomphes sur Wilfredo Benitez, Vito Antuofermo, Paul Whitaker et Jack Callahan. Son règne et sa carrière ont été malheureusement écourtés par des problèmes d’alcool et un sérieux manque de motivation.

9- David Lemieux

David Lemieux a quelque chose de Mike Tyson en termes d’intimidation et de puissance de frappe, un destructeur qui sait plaire et déplacer le peuple québécois dans les salles, après tout, qui n’aime les knockouts. Devenu champion de l’IBF des moyens avec une spectaculaire victoire contre Hassan N’Dam N’Jikam en 2015, on le précipita beaucoup trop rapidement entre les griffes de Gennadiy Golovkin moins de 4 mois après, résultant de cela, une cuisante défaite. Par la suite, ses problèmes de poids, blessures fréquentes et une obstination à nous faire croire qu’il est un super moyen lui ont fait perdre un temps précieux. Encore jeune et dangereux, ce jeune tigre devrait revenir chez les 160 livres, où il est un danger pour quiconque dans cette catégorie.

10- Marie-Ève Dicaire

Marie-Ève Dicaire mérite amplement sa place dans ce palmarès. Alors que la popularité de le boxe féminine restait à construire, Marie-Ève a persévéré. À tout jamais, elle demeura le première Québécoise à conquérir un titre majeur, celui de l’IBF des super mi-moyens le 1er décembre 2018 face à Christina Namus. Il est trop tôt pour mesurer la portée de son triomphe, mais cela a certainement motivé une génération de boxeuses telles que Kim Clavel, Leila Beaudoin et Marie-Pier Houle à atteindre le même but et même au-delà. Trop souvent et dans un monde d’une autre mentalité, les boxeuses furent utilisées comme compléments dans une carte de boxe, maintenant elles sont de sérieuses aspirantes. Tout est possible désormais pour les femmes.

Mentions honorables

Plusieurs autres pugilistes méritent respect et admiration à différents niveaux en ce qui concerne le noble art du Québec: Joachim Alcine, trop souvent oublié, Otis Grant, Eleider Alvarez, Leonard Dorin, Adrian Diaconu et Davey Hilton Jr pour son naturel en matière de boxe. En définitive, Lucian Bute a beaucoup fait pour la belle province. Immensément populaire pour son amour de la langue de Molière, sa classe et sa gentillesse, Bute se précipitait déjà vers une inévitable fin avec une série d’adversaires douteux durant son règne. Carl Froch a simplement démontré les limites et lacunes de Lucian en mai 2012.

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